Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
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45 ans aujourd’hui, 7 Novembre, que je suis au Havre.

Le 1er  Octobre 1961, je suis nommé à l’école de garçons: Tessala avec un traitement de 714,15 NF (fiche à l’appui que j’ai gardée dans mon dossier personnel, pourquoi cette précision ? tout simplement pour clouer le bec à cette directrice d’école au Havre qui me maintenait que nos salaires étaient de  33%  supérieurs à ceux de la métropole, salaire en sept 60: 580,29NF – en sept 59: 60.248 F avec prime spéciale.), instituteur titulaire au 1er Janvier 1962, 1er échelon.

René Rueda : souvenirs de mon intégration 1/10

Depuis le 10 avril 1962, rien ne va plus au village, absentéisme des élèves, mauvaises humeurs des habitants…...A la rentrée des vacances de Pâques 62, le village Tessala est "attaqué" à plusieurs reprises, d’où ma décision en accord avec Monsieur l’Inspecteur, J. De Sola, de ne plus y retourner et de rester définitivement en ville (SBA), pour assurer des remplacements et d’assurer les projets d’organisation du C.E.P.E, mais c’est sans compter sur la brutalité des événements qui font que je dois partir. Les exactions se multiplient. C’est la débâcle, des ‘bruits’ de sauve-qui-peut sont répandus dans la ville.

 La ‘terre brûlée’  entre en action. Les journaux publient, les tracts émis « La valise ou le cercueil. » et les attentats dans les quartiers et à proximité des glacis nord se font à la grande échelle.

Zorha, femme de service de l’école Gaston Julia, habite rue du Marabout (Barrio Alto) elle vient se réfugier à la maison, auprès de ma mère. Elle est recherchée par les fellouz, nous apprend-elle, parce qu’elle travaille pour les « français ». Elle veut partir en France, je la conseille d’aller voir la  police et d’expliquer son cas. Je suis obligée de la cacher dans la voiture sous une couverture et je la descends jusqu’au commissariat. Je ne la reverrai plus.

Infographie : Henri Lavina